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D'origine haïtienne, la présidente de l'Université Harvard démissionne suite à des allégations de plagiat et des controverses sur l'antisémitisme



"C'est avec le coeur lourd mais avec un profond amour pour Harvard que j'écris pour annoncer que je quitterai mon poste de présidente.Ce n'est pas une décision que j'ai prise facilement. En fait, cela a été difficile à exprimer car j'avais hâte de travailler avec un si grand nombre d'entre vous pour faire progresser l'engagement envers l'excellence académique qui a propulsé cette grande université au fils des siècles", tels sont entre autres les propos tenus par l'ancienne présidente de l'Université Harvard, Claudine Gay, a travers sa correspondance de démission écrite en date du mardi 2 janvier 2024.


Faisant l'objet d'une surveillance étroite, ces dernières semaines, l'ex-présidente de l'Université Harvard, aux États-Unis, Claudine Gay a annoncé, le mardi 2 janvier 2024, sa démission au poste qu'elle occupait depuis tantôt 6 mois au sein de l'institution. Vivement critiquée depuis plusieurs semaines, en raison de son témoignage lors d'une audience au Congrès sur le campus, mais aussi à cause des allégations de plagiat dans ses travaux universitaires, la dirigeante d'origine haïtienne de la prestigieuse université américaine a finalement décidé de remettre sa démission. Elle est au cœur d'une polémique qui embrasse comme une flamme tout le campus.


" Après avoir consulté les membres de la Corporation, il est apparu clairement qu'il était dans l'intérêt de Harvard que je démissionne afin que notre communauté puisse traverser cette période de défis extraordinaires en se concentrant sur l'institution que sur un individu en particulier ", a écrit Claudine Gay.


"Au milieu de tout cela, il a été pénible de voir le doute planer sur mes engagements à faire face à la haine et à respecter la rigueur scientifique - deux valeurs fondamentales de mon identité - et effrayant de faire l'objet d'attaques personnelles et de menaces alimentées par l'animosité raciale ", a-t-elle poursuivi.


Claudine Gay, 53 ans, avait succédé à Lawrence Bacow qui était restée en poste pendant cinq ans. Selon challenges.fr " Claudine Gay est la fille d'un salarié du corps d'ingénieurs de l'armée américaine et d'une infirmière, tous deux venus aux États-Unis depuis Haïti ". Elle fut la première femme noire et la deuxième femme à présider cette prestigieuse institution universitaire. Entrée en fonction le 1er juillet 2023, le mandat de la 30e présidente de l'Université Harvard a été le plus court de ses 388 ans d'histoire, selon BBC News.


Cette décision intervient dans un contexte de controverses liées à des allégations de plagiat et aux réactions mitigées concernant ses commentaires sur l'antisémitisme sur le campus. D'ailleurs, la lettre souligne l'impact émotionnel de ces événements sur le Dr Gay et met en évidence la complexité des enjeux auxquels les dirigeants universitaires peuvent être confrontés. Peu après l'annonce de sa démission, Claudine Gay a été remplacée par le Dr Alan Garber, économiste et médecin, qui doit assurer la présidence par intérim.


Durant le mois dernier, Mme Gay a suscité de vives critiques et a même subi des menaces et des propos racistes dont elle n'a pas manqué de relater dans sa lettre adressée à la communauté universitaire. Cette situation est survenue après que la présidente d'origine haïtienne et ses homologues de l'Université de Pennsylvanie et du Massachusetts Institute of Technology aient élucidé la question de savoir si les étudiants appelant au génocide du peuple juif devraient être punis. L'une de ses collègues, Liz Magill, présidente de l'Université de Pennsylvanie avait, quant à elle, remis sa démission seulement quelques jours après l'audience qui était mal perçue par une frange de la communauté estudiantine.


La présidente de Harvard a aussi fait les frais en déclarant ceci :" Lorsque l'on se souviendra de ma brève présidence, j'espère qu'elle sera perçue comme un moment de réveil sur l'importance de s'efforcer de trouver notre humanité commune - et de ne pas laisser la rancœur et la vitupération saper le processus vital de l'éducation ."


Notons que les deux présidentes devraient se prononcer sur la question suivante: l'appel au génocide des juifs est-il contraire aux règlements sur le campus des universités qu'elles dirigent? Et les deux ont donné une réponse d'ordre juridique : " cela dépend du contexte ". Ce qu'il faut retenir la constitution américaine ne voit pas dans le simple discours un acte répréhensible. Cependant, les deux présidentes semblaient oublier le contexte de la guerre à Gaza et qu'elle est la position de la nation étoilée.


Jonas Montes, Journaliste

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