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Gunshot, le beatmaker passionné au summum de son art. De son vrai nom Blaise Kelly Jean Wesner, Guns


Gunshot, le beatmaker passionné au summum de son art.

De son vrai nom Blaise Kelly Jean Wesner, Gunshot est un talentueux beatmaker haïtien âgé de 29 ans. Passionné de ce métier qu’il pratique en tant que professionnel depuis 2014, il nous raconte sa rencontre avec la musique et son histoire de beatmaker. En dépit du fait qu’il a connu un parcours difficile, il s’accroche à ce métier plus que tout, donc plus que jamais il s’active des désirs pour toucher le sommet.

Torse nu, couleur ébène, barbu, une casquette verte mis à l’envers sur sa tête, un pantalon de couleur grise, déchiré au niveau des genoux et une paire de chaussures de marque « Vans » de la même couleur que son pantalon. C’est ainsi qu’on retrouve l’homme qu’on surnomme Gunshot. Il est assit à l'intérieur du studio d’enregistrement, où il travaille comme beatmaker à la rue Capois. Ses yeux sont fixés sur son ordinateur. En dépit de l’accroissement de la chaleur, on ressent une atmosphère de création, de production teintée de passion. Trois autres jeunes artistes sont présents dans la pièce, à savoir : Iceberg, DCJ et EK No Way. Ils parlent de leurs projets à venir. Quant à Gunshot, il est hyper concentré sur son ordinateur en même temps qu’il écoute les suggestions des jeunes. Il fait les arrangements d’un projet sur le logiciel Logic pro. Entre temps, les chanteurs continuent leurs conversations avant que dj Sun mix, celui qui est responsable et propriétaire du studio, apporte des friandises à tous. Cependant, Gunshot s’abstient de manger parce qu’il est encore au travail, à ce qu’il paraît c’est l’un de ses principes basiques quand il est au travail. Alors, qui est cet homme tant passionné du beatmaking et si exigent avec lui-même quand il-est au travail?

Du dj-ing au beatmaking.

Après environ une trentaine de minutes les trois chanteurs sont partis. Nous nous retrouvons donc seul à seul avec le producteur/beatmaker qui arrête sa production pendant un moment pour nous faire la conversation et aussi pour raconter son histoire. Blaise Kelly Jean Wesner, dit Gunshot, est né le 8 décembre 1992 à Poste-Marchand (Port-au- Prince, Haïti) et il a grandi à Kafou Tifou. Dès son jeune âge il a été influencé par son père, Wesner Blaise, qui était un grand fan de Coupé cloué : « Mon père était un fêtard. Il dansait

sur du Skacha, Coupé cloué et d’autre groupe ténor de la vieille école. De mon côté j’avais l’habitude de reprendre ses cassettes et enregistrer des mesures en rappant. Je pense que la musique a toujours été là. » Nous dit-il avant d’allumer une cigarette. En outre, il nous raconte qu’il était membre de « Kiro », un groupe d'église. Il chantait dans une chorale, il avait pris l’habitude de faire du beatboxing et de rapper en classe lorsqu’il était encore à l’école classique. De là étant, il allait faire la connaissance du dj-ing : « Avant que je ne fusse beatmaker/producteur, j’étais Dj. C’est de là aussi que j’ai eu le surnom de Gunshot. Je me souviens que j’étais en classe de troisième, je n’avais même pas encore d’ordinateur, mais j’avais un ami qui s’appelait Jean-Marc, lui il avait déjà commencé à jouer dans des activités en tant que Dj à l'époque. Il m’avait dit que le nom Gunshot faisait référence au son d’une arme. Étant donné que le son d’une arme surprend toujours; on va adopter ce nom. Ainsi, ensemble lui et moi avons bâtit un groupe de Dj. » Raconte t-il en se remémorant de chaque détail.

Si le jeune Blaise a toujours eu un amour pour la musique, le mixage etc., ce n’est qu’en 2008 qu’il va faire la rencontre, ou encore la connaissance d'un univers qui changera tout pour lui. Son cousin dont le nom est Joe Rickard, lui a appris tous les rouages du logiciel FL studio, et après 3 jours, Gunshot nous dit qu'il a pu composé un instrumental sans l'aide de Joe. Il ajoute: « Aujourd’hui celui qui m’avait appris les bases du beatmaking n’est plus beatmaker alors que moi je suis resté. » Avec un visage rempli de reconnaissance. Après cette expérience, Gunshot raconte qu’il est resté accrocher au beatmaking tout en étant Dj, par la suite il s’est décidé de se consacrer uniquement au beatmaking en 2010. Même s’il pratiquait le beatmaking depuis 2008, Gunshot confirme qu’il s’est vu comme étant un professionnel entre 2014 et 2015. À ce moment il a su qu’il voulait faire carrière et vivre du beatmaking. Il relate: « J’ai fait la rencontre de Keke Blood camp dans cette même période. Il était ébahi, voir intéresser par mes talents de beatmaker en écoutant ce que j’avais produit jusque-là.» Il se met un peu plus à l’aise avant d’ajouter: «Keke m’avait dit que j’ai beaucoup de talent, il pensait qu’on pouvait construire quelques chose ensemble. Par conséquent, il m’a donné mon premier studio. Tout ce que j’ai aujourd’hui comme matériel de travail je le dois à Keke. »

Entre responsabilité, passion et orientation professionnelle.

En dehors du beatmaking, Gunshot voulait faire ses études supérieures à Jacmel à Audio

Institut. Toutefois, on sent tout de suite qu’il est sensible à ce sujet. Il n’en parle presque jamais.

« Ma mère n’était pas de cet avis, elle ne cessait de s’inquiéter. Elle me disait que je n’avais personne là-bas, et elle me demandait comment j’allais faire pour vivre. Au final j’ai abandonné.» Nous explique t-il en tapotant sur son clavier et en détournant le regard. Par la suite, il a passé le concours de la Faculté des Sciences Humaines (FASH), mais il n’aura réussi a passé que le niveau préparatoire vu qu’il se sentait obliger de répondre à certaines exigences matérielles pour son bien être et celui de sa famille. Car, si l'on s'en tient à ses mots, il ne voulait plus être dépendant de sa mère; il voulait contribuer de manière à alléger sa charge. Par conséquent, il s’est entièrement livré à la musique, au beatmaking dans le but de devenir autonome.

Même si la situation est encore compliquée pour lui vu qu’il n’est pas encore assez stable, Gunshot nous confie qu’il vit de ce qu’il fait comme travail : « Ça m’arrange, il y a certain souci que je n’ai plus, je suis indépendant mais cela ne veut pas forcément dire que je suis stable. Je vis encore des projets (single, EP, mixtape, album) que je produis. » Affirme-t-il avec les yeux remplis de fierté.

Notoriété.

Gunshot ne pense pas qu’il fait partie des beatmakers « underground » c’est à dire ceux qui n’ont pas encore percé dans le milieu, autrement dit ceux qui n’ont pas encore produit de « hits ». Le problème de stabilité fait qu’il ne peut se permettre de construire un grand projet comme des producteurs comme Dj Khaled ou autres. Il nous dit qu’il n’est pas possible pour lui pour l’instant de réaliser de telle prouesse, car il vit en grande partie grâce à d’autres projets qu’il doit produire pour d’autres artistes. Il allume une autre cigarette et la tient dans sa main droite avant d’énumérer les artistes et beatmakers avec qui il a collaboré et qui ont eu beaucoup de succès dans l’industrie musical haïtien. Parmi ces artistes, il nous cite: Ti Bouton (E li l ye), Izolan (Jan Wobè), Wood Terib. Thugga Shit et Asap Fresh (Ayisyen pa konn jwe), Shine, Ben Molly, Ux entre autres. Parmi les producteurs, il réfléchit quelques secondes, avant de citer des noms comme: Masif beat qui travaille chez « Tapajè recordz », MX et Fred Hype, décédé le 28 mai dernier, ancien beatmaker de Barikad Crew. Gunshot précise que certains ne connaissent peut être pas le personnage mais ils ont au moins déjà écouté son tag «Gunshot danm beats». Toutefois, Gunshot tient à

mentionner que cette notoriété qu’il detient lui vient de son ami Keke Blood Camp, car à travers lui qu’il s’est présenté au ténors du B.P.C.

Beatmaker mercenaire

Gunshot est un peu gêné de devoir revenir sur cette question de stabilité et de son espace de travail : « Je me vois comme un mercenaire parce que je ne suis jamais stable. » Il tapote à plusieurs reprises le clavier de son ordinateur qui semble boguer avant de poursuivre: « Même quand j’ai mon propre studio, je passe plus de temps avec d’autres confrères beatmakers dans leur studio. Je pense que cette pratique m’a aidé à agrandir ma clientèle. » Gunshot nous confie qu’il n’a pas encore de studio fixe pour l’instant. Cependant, il pense que c’est pour la dernière fois qu’il travaille de la sorte. Il a pour projet de construire un studio qui sera en fonction de manière permanente. C’est son plus grand projet sur le long terme. Résidant actuellement à Turgeau avec sa femme, Gunshot continue à faire de la magie dans le domaine du beatmaking. Dans l'ombre, il continue de produire des artistes et des tubes qui nous font secouer la tête et qui nous font déhancher lorsqu’on fait la fête. S’il n’est pas connu de tous, il n’est pas moins un créateur du bonheur que les artistes qui sont au devant de la scène. Gunshot fait partie de ces artistes professionnels qui ne croient pas aux limites. Son rêve est de continuer à produire et à relever des défis afin de marquer son temps comme beaucoup d’autres grand producteur, beatmaker qu’il admire, comme le regretté Fred Hype par exemple. Il travaille tous les jours, à l’exception de dimanche, sans relâche afin de renouveler ses techniques et d’atteindre à chaque fois les summums de son art.


Sylvester Jimmitry MARIUS.

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