L'ancien Sénateur élu Guy Philippe révèle dans la presse les noms des assassins des 5 agents de BSAP
Dans le cadre d'une entrevue exclusive accordée au média La Voix de l'Amérique le samedi 10 février 2024, l'ancien Sénateur élu du département de la Grand'Anse Guy Philippe a révélé les noms des assassins des 5 agents de BSAP dans la presse lors de son intervention.
" L'action a été planifiée par Patrick Dorminvil, le chef de sécurité du Premier ministre et Ti Pouchon, son beau-frère ; par le commissaire de police Vladimir Paraison ; Par le Directeur Central de la Police Administrative Frantz Mathurin ; par le maire intérimaire de la commune de Pétion-Ville Kesner Normil suivi de l'ancien chef de sécurité du Premier ministre Laurent Lamothe. Ils ont planifié et financé ce qui s'est passé le 7 février et après, ils ont jeté les corps dans un trou ", a déclaré l'ex-commissaire de police. " Le gouvernement a commis ce crime pour envoyer un message à la population ", a poursuivi le chef de la révolution, rappelant une fois de plus que les agents ont été victimes d'une embuscade qui visait à l'assassiner personellement.
" Je demande à la population de rester mobilisée. Nous continuerons avec la mobilisation jusqu'à éjecter Ariel Henry du pouvoir. Nous devons déraciner ce système, personne ne pourra remplacer Ariel Henry par un autres pion du système. Ariel Henry ne peut pas décider quand son mandat prend fin. Il a créé l'environnement dans lequel que nous vivons. Il a créé les gangs, il les contrôle, pourtant il veut d'abord résoudre l'insécurité avant de réaliser les élections ", a souligné l'ex-parlementaire, rassurant qu'il ne compte pas renoncer à la révolution annoncée depuis sa sortie de de prison.
Des grincements de dents au sein du corps armé dénommé BSAP
Des agents de la Brigade de Surveillance des Aires Protégées (BSAP) du côté de Ouanaminthe ont exprimé leur déception suite à l'assassinat de leurs frères d'armes. Ils ont déclaré avoir cru qu'après cet affront, Guy Philippe allait tout conjuguer comme efforts pour renverser Ariel Henry et son équipe en vue de procéder à la prise du pouvoir. Deux d'entre ont ouvertement partagé leur sentiment d'amertume couronné de déception au micro d'un journaliste du média Planet Press.
"Nous sommes déçus. C'est ce que nous pouvons dire pour le moment. Il est inacceptable que 5 agents soient assassinés aussi lâchement. En plus, la BSAP n'a jusque là apporté une réponse proportionnelle à cet acte barbare ", a précisé cet agent qui ne voulait pas se faire citer.
Pour lui, les agents de la BSAP qui se sont rendus à Port-au-Prince n'avaient pas mesuré l'ampleur de la question.
" Si on est allé pour une révolution, on devrait se préparer à toute éventualité. On a entendu parler le commandant sur la radio Caraïbes. Jusqu'à date on ne comprend plus rien. Il faut que justice soit faite aux agents de la BSAP tués ", a assuré ce premier agent qui, pour sa sécurité personnelle, ne voulait pas se faire citer.
D'un autre côté, l'autre agent interrogé n'a pas caché son mécontentement. Il dénonce l'assassinat de ses frères de la BSAP. Il appelle Guy Philippe à donner des consignes clairs.
" Oui, nous avons bloqué la ville. Nous avions fait ce qui était dans notre capacité. Mais Ouanaminthe n'est pas Port-au-Prince. Je regrette que jusqu'à cette minute on n'a pas encore satisfait les attentes de la population qui rêve le départ d'Ariel Henry du pouvoir. Je pense qu'il n'est jamais trop tard ", a-t-il réagi.
" On doit réparer l'affront subi par nos frères. Nous devons nous faire justice. C'est triste de regarder comment des policiers ont massacré nos frères. Guy Philippe doit dire ce qu'il veut. On n'en peut plus. Nous sommes prêts à donner une réponse ", a-t-il conclu.
Si 5 agents ont été tués, toujours pas de nouvelles pour les 3 autres arrêtés. De quoi mettre la pression sur Guy Philippe qui avait donné, selon ces deux agents, la garantie de la prise du pouvoir. En guise de réaction autour des 3 agents de BSAP arrêtés le 7 février dernier au niveau de la commune de Pétion-Ville, l'ancien secrétaire général du conseil des ministres sous l'administration de Jovenel Moïse en l'occurrence, Rénald Lubérice, ce dernier avait tweeté le même jour en écrivant ce qui suit :"Flash! Flash! Tcheke nan komisarya PV pou wè si nou jwenn ajan BSAP yo t arete yè yo. Anpil enfòmasyon k ap sikile fè konprann yo egzekite lachman mesye BSAP ki te nan prizon yo enpi antere yo nan yon sèl fòs ansanm."
Jonas Montes, Journaliste
Comments