A l’occasion de la Journée Mondiale contre l’Esclavage des enfants, la Fondation « Zanmi Timoun » interpelle l’État haïtien contre ce fléau
A l’occasion de la Journée Mondiale contre l'Esclavage des Enfants, la Fondation « Zanmi Timoun » lance un cri d’alarme en faveur des enfants en situation de domesticité dans le pays. Cette pratique occasionne des violations flagrantes des Droits de l’Enfant au regard de la Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant ratifiée par Haïti le 23 décembre 1994.
Cette journée est instituée le 16 avril 1995 après la mort d’un enfant pakistanais, Iqbal Masih âgé de 12 ans. Il est triste de constater que 24 ans après la mort du petit Iqbal, l’esclavage continue à être bien présent dans le monde. Selon le Bureau International du Travail (BIT), 250 millions d'enfants de 5 à 14 ans sont contraints au travail dans le monde. D’après un récit de Daniel Daréus dans culture et société publiée le 16 avril 2018, « Les enfants représenteraient plus de 10% du potentiel de la main-d’œuvre mondiale, c’est dire les enjeux. Les enfants esclaves contribuent chaque année pour plus de 13 milliards d’euros au PIB mondial ». Tout ceci démontre les durs moments des enfants esclaves à travers le monde. En Haïti, c’est la pratique de la domesticité qui prévaut.
La Fondation « Zanmi Timoun » souligne qu’en Haïti, les données sont différentes, à savoir : les parents ne vendent pas leurs enfants mais cherchent plutôt des familles plus ou moins fortunés pour les placer sans même se soucier des conditions dans lesquelles ils vont vivre. L’esclavage des enfants se présente sous diverses formes. Prenons en exemple les enfants qui laissent leurs habitats pour aller chercher leur pain quotidien sans consentement de leur parent. Assez souvent, ils encourent à toutes sortes d’abus. Dans certains milieux paysans, des enfants de moins de 10 ans vendent des heures de travail afin de subvenir à leurs besoins.
Faisant travailler un enfant de 4 à 14 ans c’est tout simplement de l’esclavage. Car, d’après les prescrits de la Convention no 138 sur l’âge minimum de travailler, un enfant peut travailler à 15 ans (13 ans pour les travaux légers) et ce travail ne doit pas nuire à sa santé, son développement et ses études. La Fondation « Zanmi Timoun » étant un organisme de défense Des droits de l’Enfant, constate le véritable martyre que subissent quotidiennement les enfants et s'indigne que l'esclavage des enfants ne préoccupe pas les autorités étatiques haïtiennes.
En ce jour de commémoration de la Journée Mondiale contre l’Esclavage des enfants, La Fondation « Zanmi Timoun » rappelle aux autorités étatiques qu’il est de leur devoir de pendre des mesures pour améliorer les sorts des enfants et de respecter les différentes conventions, les textes de lois et de protocoles dont Haïti est signataire. Comme stipule l’Article 32 de la Convention relative aux Droits de l’Enfant « l’enfant doit être protégé contre l’exploitation économique et de n’être astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptible de compromettre son éducation ou de nuire à sa santé ou à son développement physique, mental, spirituel, moral ou social ». La Fondation « Zanmi Timoun » croit que les enfants, ne doivent plus être exposés au modèle déshumanisant que représente le système d’esclavage en Haïti.
Fait à Port-au-Prince, le 16 avril 2019
Richard Fortune
Responsable de communication
38678496
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