Dès le lendemain du séisme du 14 août 2021, à travers l’Association des Paysans de Vallue (APV) et le Centre Banyen, Vallue une communauté rurale de Petit-Goâve (Département de l’Ouest) était déjà sur place à Toirac-Champlois (2e section de Camp Perrin), pour apporter les premiers secours, en solidarité avec la population. Vallue fait partie des intervenants externes des premières heures, sinon le tout premier, suite au séisme. Le but était principalement de mettre le projecteur sur les communautés rurales impactées. Dans le premier rapport dressé et partagé, les institutions publiques et privées de secours étaient invitées à ne pas se cantonner uniquement dans les villes et les zones accessibles, mais aussi à aller dans les zones reculées des plaines, des monts et vallées. Rappelons que la péninsule du Sud regroupe trois départements (Sud, Nippes et Grand-Anse). Sur une population de 1.8 million environ, 60 % est directement affecté par le séisme. Le bilan partiel de la Protection Civile, au 24 août 2021, fait état de 2207 morts, 320 personnes disparues et 12 268 blessés.
APV et ACT, un partenariat pour l’action
Vallue a été rejointe par Ayiti Community Trust (ACT). Après des visites d’observation et d’échange avec les populations, au niveau des trois départements, deux communautés rurales sont retenues pour développer un modèle de solidarité et de coopération : Toirac-Champlois (2e section, Camp Perrin, Sud) et Lièvre (3e section, Petit Trou, Nippes). Les communautés ont dit qu’elles n’attendent pas nécessairement des aliments. Elles veulent d’abord sortir de la situation stressante qu’elle endure au-dehors (pluie, vent, soleil, froid, moustique, etc.) et avoir des soins pour les blessés et les personnes fracturées. Les femmes étaient celles qui insistaient le plus, comme cette mère qui a déclaré qu’elle dort avec son bébé dans une arène de combat de coqs.
Dans les premières discussions, les deux partenaires se sont mis d’accord sur une stratégie d’accompagnement en 3 étapes : i) d’urgence ; ii) de recapitalisation ; iii) et de reconstruction. En attendant de collecter des informations pour avoir des statistiques et une compréhension approfondie tant des défis que des attentes et des potentialités, en vue de définir un plan d’intervention pour les 2 dernières phases, APV et ACT se sont entendues sur une première action d’urgence, en fonction des ressources à leur disposition : la construction de cent trente (130) abris provisoires, en lieu et place de bâche ou de tente.
De la parole aux actes
Le 26 août 2021, APV et ACT étaient à Lièvre pour définir la méthode d’intervention avec la population, dont le CASEC et 4 organisations locales. Ils étaient à Toirac pour démarrer la construction des abris provisoires. Un premier camion de matériaux (tôle, clou, bois, latte, etc.) est débarqué à Toirac, accompagné de responsables de l’APV et de l’ACT pour lancer les travaux, plus une équipe de techniciens munis de leurs outils de travail et des jeunes vallois pour réaliser une enquête. Les techniciens et les jeunes séjourneront sur place jusqu’à la fin des travaux. La population apporte sa participation en force de travail (fouille, manutention, main-d’œuvre qualifiée et non qualifiée), en matériaux de récupération (tôle, bois et autres), en outils, en mobilisation et en accompagnement pour l’enquête, etc.
Les deux partenaires réfléchissent en même temps sur la mobilisation d’un autre acteur pour un appui psychologique en urgence. L’APV est aussi en discussion avec le Collectif Haïti de France (CHF) pour une intervention similaire à Javel et Saint-Yves (Département des Nippes), où elle a déjà fait une première visite. L’APV a déjà travaillé dans la péninsule après Matthew. Elle est ouverte à toute personne physique et morale qui veut appuyer cette démarche en faveur des communautés rurales impactées, comme à Pestel, à Maniche, à Corail, à l’Asile, à Latibodière, à Pliché, etc.
Abner Septembre
@ Vallue, le 27 août 2021
@louis actualité ( LA )
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